Journée d'études "La ville aux féminins"

Les odonymes et la monumentalité publique tracent dans la ville un récit historique exemplaire dont la légitimité est aujourd’hui discutée du fait des choix politiques qu’ils impriment dans l’expérience citadine contemporaine. Même si l’attention "distraite" ou le croire "un peu" aménagent et affaiblissent, comme l’ont montré les travaux classiques de Jean-Claude Passeron, Paul Veyne ou Richard Hoggart, les effets "absolutistes" de cette rhétorique de l’admirable, il n’en demeure pas moins que se joue dans cette réception de l’exemplarité une force des normes et que ces figures, loin de refléter seulement des choix et des histoires du passé, dessinent le présent et engagent l’avenir. C’est à un élargissement des sujets de la célébration publique qu’a appelé le président Macron à la fin de l’année 2020 en demandant que soit rédigé un catalogue de 300 à 500 noms témoignant d’une plus grande diversité afin que l’histoire que racontent les rues des villes soit plus hospitalière à toutes les réalités de la France historique. Ce combat ne concerne donc pas la seule diversité ethnique ou sociale mais il est mené avec énergie et créativité par de nombreuses associations et des militant.es qui, face au constat de la surreprésentation masculine défendent un récit historique à part égale dans l’espace urbain afin de rendre plus commun le public. En associant des étudiant.es, des associations, des chercheur.es et des élu.es, cette journée d’études vise à documenter le sujet, discuter des engagements de chacun.e, connaître les outils d’une amélioration souhaitable, en proposer de nouveaux, et travailler à comprendre les enjeux d’une action éminemment politique.

Associée à la Journée d’études, le dispositif de "Bibliothèques vivantes" sera présenté le mardi 21 novembre après-midi à la BU Lettre de Nantes Université. Ce dispositif mobilise des récits féminins à travers les témoignages directs de celles qui par leurs expériences font état de situations éclairant les réalités sociales, économiques, politiques, religieuses et culturelles dans lesquelles être une femme produit une variation singulière de l’expérience commune.