Clément, journaliste dans un hebdomadaire national

Décrivez votre parcours universitaire

        J'ai passé un Bac ES en 1999, suivi d'une Licence d'Histoire. J'ai enchainé sur un master de marketing et communication (Sciences Com), travaillé deux ans au siège d'une grande entreprise française avant de reprendre une école de journalisme en alternance terminée en 2008 (IPJ).

Présentez votre parcours professionnel

        Je suis actuellement journaliste à la rubrique société dans un hebdomadaire parisien. Cela consiste à enquêter sur des sujets divers, en fonction de l'actualité du moment, ou de mes centres d'intérêt lorsque la période est plus calme.
Chaque article peut me demander entre une heure et un mois de travail... tout dépend de la complexité du sujet, de la disponibilité de mes interlocuteurs et de la technicité nécessaire à la rédaction.
        C'est mon troisième poste dans le même journal. J'ai commencé comme journaliste pigiste (payé à l'article) spécialisé dans les nouvelles technologies (3 ans), puis comme chef d'une rubrique (3 ans) où je coordonnais des dossiers thématiques.
        J'ai aussi monté des magazines à l'étranger pour accompagner l'expansion du journal. Si je devais donner quelques conseils : il faut accepter de douter et cultiver la nuance, ne surtout pas se croire investi d'une mission morale. Il n'y a pas de sujet qui ne mérite pas d'être traité. Ne pas compter ses heures, résister au stress et être capable de travailler sous la pression d'une hiérarchie qui peut parfois receler ses mystères. Il faut aussi savoir lâcher prise et procrastiner.

C'est le secret de la créativité, une qualité qui fait la différence dans un univers de l'information qui se standardise.

Quelles compétences, acquises lors de votre cursus en histoire, êtes-vous amené(e) à utiliser dans votre profession ?

        Le travail de journaliste consiste à explorer des sujets en donnant la parole à différents interlocuteurs ou en se référant à différents documents.
        Cette démarche est clairement identique à celle de l'historien, même si l'écriture est différente. Il faut aussi accepter l'idée que l'objectivité n'existe pas et toujours envisager des points de vue contradictoires dont il faut - au minimum - signaler l'existence.

        La formation en histoire est aussi excellente pour acquérir ce que l'on appelle bêtement la « culture générale ». Que diriez-vous d'un journaliste qui ne maîtriserait les institutions de la cinquième République, qui ne comprendrait pas la symbolique et les codes du pouvoir et qui serait incapable de décoder les différents niveaux de discours ? Pour lire et anticiper les obsessions de la société, il faut connaître le monde dans lequel nous vivons.
Cela s'affine avec l'expérience et les études d'Histoire constituent un excellent départ.
Mis à jour le 22 septembre 2017.
https://histoire.univ-nantes.fr/clement-journaliste-dans-un-hebdomadaire-national