Florence, coordinatrice d'action culturelle dans un cinéma
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Après un Bac S en 2002, je me suis inscrite à l’Université de Nantes en Histoire. Une discipline qui m’a toujours plu, sans toutefois envisager un débouché concret. A la suite de ma Licence en 2005, j’ai soutenu mon Mémoire de Master 1 Histoire sur l’Ostracisme athénien (Ve siècle avant J.C). Avant de terminer mon Master 2 en Histoire, j’ai préféré me réorienter vers une formation que j’estimais plus professionnalisante : le Master Expertise des Professions et des Institutions Culturelles (EPIC), proposé par l’UFR Sociologie de Nantes.
Présentez votre parcours professionnel
Lors d’une intervention proposée par les enseignant·es du master EPIC, j’ai découvert le Centre de Culture Populaire (CCP) et son partenariat avec l’association Les Pieds dans le PAF qui promeut l’éducation aux médias. Sensible à leur démarche, j’y ai effectué mon stage de Master 1, comprenant un travail d’enquête sociologique et le rendu d’un mémoire. J’ai validé cette première année non sans difficulté, la sociologie n’étant pas ma formation initiale. Au lieu de poursuivre en 2ème année, je me suis investie en tant que bénévole aux Pieds dans le PAF. Au bout d’un an, grâce à un emploi aidé, j’ai été embauchée en tant que chargée de développement des actions de l’association.
A l'issue du contrat, riche de cette première expérience et curieuse de l’art cinématographique, j’ai intégré Le Cinématographe, structure associative nantaise et salle de cinéma. Au bout de deux ans comme coordinatrice de réseau de cinémas en Loire-Atlantique, on m’a proposé le poste de responsable de l’éducation artistique et culturelle. Quelques années plus tard, j'y ai ajouté les missions de directrice adjointe.
Le Cinématographe porte un projet culturel et politique à travers une programmation diversifiée et exigeante sur les critères artistiques. Explorant toutes les facettes de l’art cinématographe, elle est couplée à une démarche d’éducation, d’accessibilité et de transmission dans toutes les actions.
En tant que responsable de l’éducation artistique et culturelle mes missions comprennent : concevoir et mener des projets autour du cinéma avec les établissements scolaires ; construire la programmation pour le jeune public ; développer des actions avec différents publics, dans l’idée d’une école des spectateurs et des spectatrices, autres que le jeune public.
C’est à la fois une profession d’organisation et de coordination. C’est un métier de terrain, au contact des films, de celles et ceux qui les font, qui les analysent et du public.
Quelles compétences, acquises lors de votre cursus en histoire de l'art et archéologie, êtes-vous amené(e) à utiliser dans votre profession ?
Mon attrait pour l’Histoire s’est peut-être manifesté en premier lieu par son côté romanesque. Enfant, j’étais passionnée par les mythes antiques. Au fur et à mesure, c’est la démarche historique qui est devenue le moteur de cet intérêt : interroger les sources, les multiplier le plus possible, ouvrir les champs de recherche. D’une certaine façon, cela se rapproche de l’art en général et du cinéma en particulier.
Comme disait un enseignant de cinéma lors d’une formation organisée par le Cinématographe : « La cinéphilie, c’est de la curiosité intellectuelle ».
Mes études en histoire m’ont permis d’acquérir une culture générale, de développer mes capacités de recherche, de synthèse, de rédaction. Ces qualités servent dans tout travail de chargée de projet et plus particulièrement dans le domaine culturel.
Bien que loin de l'ampleur d'une thèse, finir un mémoire de maîtrise (Master 1) reste une aventure très formatrice. Encore aujourd’hui, quand je fais des recherches dans le cadre de mon travail ou même pour le plaisir, j’enregistre toute référence en prévision d’une note de bas de page…
De ce cursus en histoire, je retiens l’apprentissage d’une autonomie de travail et surtout le plaisir d’étudier, de se construire en tant que personne et en tant que citoyenne, bien avant de me projeter dans un cadre professionnel.