Alizée, commissaire-priseur et chargée de patrimoine historique

Alizée

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A 18 ans, je rêvais déjà de devenir commissaire-priseur. A l’époque, il me fallait, pour prétendre à l’examen d’entrée de cette profession, obtenir a minima une L3 et une L2 en Droit et en Histoire de l’Art. J’ai commencé par le Droit, poursuivant finalement jusqu’au Master 2, puis je me suis inscrite par équivalence en L3 d’Histoire de l’Art à la faculté de Nantes. Cette année fut une révélation, j’y ai acquis la certitude que mon avenir devait, d’une façon ou d’une autre, être en lien avec cette matière. A l’issue de ces quelques mois, je ne me sentais toutefois pas encore prête à présenter l’examen de commissaire-priseur. J’ai alors, avec l’accord et l’aide de mes professeurs, passé une année supplémentaire à enrichir mes connaissances, assistant à tous les cours pouvant m’aider, lisant les ouvrages conseillés et m’entraînant à la dissertation. Au mois de septembre suivant, je présentais l’examen tant redouté et le réussissais. S’en suivirent deux années de stage couplées à des semaines de formation à l’école du Louvre, dans les musées, chez des experts et à l’ESCP Europe, puis un ultime examen de « bon accomplissement de stage », lui aussi particulièrement ardu. En 2017, après 9 ans d’études, j’obtenais avec joie et soulagement le diplôme de commissaire-priseur.

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Ma première incursion dans le marché de l’art a débuté en 2015 en tant qu’élève commissaire-priseur d’abord à l’hôtel des ventes de La Baule pendant 6 mois, puis à Paris, chez Sotheby’s au département Inventaires pendant 2 ans. Ces deux expériences riches et complémentaires m’ont offert une vision globale de cette profession avec d’un côté, une petite structure de province proposant des objets plus courants, de l’autre côté, une structure à dimension internationale avec les œuvres les plus recherchées du marché. Ces premières expériences généralistes ont été complétées par une spécialisation dans le domaine du bijou ancien. Au départ, une opportunité : passer 6 mois en stage au sein du département Patrimoine de la Maison de joaillerie Boucheron, place Vendôme. Même si l’idée de redevenir stagiaire ne m’enchantait guère, cette perspective de spécialisation dans un domaine qui m’intéressait et auquel les commissaires-priseurs sont confrontés quasi quotidiennement était une évidence. J’étais en outre curieuse de découvrir le fonctionnement d’une grande Maison de luxe et très intéressée par les problématiques liées à la conservation et à la recherche. On m’offrait également la possibilité de continuer mon activité de commissaire-priseur tous les vendredis à La Baule. Je signais donc pour cette nouvelle aventure, qui d’éphémère est passée à durable avec une proposition d’embauche. Depuis maintenant deux ans, mes semaines sont partagées entre Paris et La Baule, du lundi au jeudi à m’occuper du patrimoine historique de la Maison Boucheron, et les vendredis et samedis à officier en tant que commissaire-priseur à l’hôtel des ventes – deux activités différentes qui se recoupent par bien des aspects et où je ne cesse de m’émerveiller.

Quelles compétences, acquises lors de votre cursus en histoire de l'art, êtes-vous amenée à utiliser dans votre profession ?

La faculté m’a apporté, en premier lieu, un solide socle de connaissances en histoire de l’art qui est la base de mes deux activités. J’y ai appris à questionner les formes et les matières, ce qui guide mes expertises et mes authentifications. Chez Boucheron, je passe beaucoup de temps à faire des recherches sur des thématiques en lien avec l’histoire du bijou ou l’histoire de la Maison qu’il faut ensuite exposer par oral ou à par écrit. Grâce aux différents devoirs réalisés pendant mes études d’Histoire de l’Art, je sais où chercher l’information et comment la retranscrire au travers d’un raisonnement logique et clair. Bien plus qu’une importante somme de connaissances, l’Université m’a enseigné la réflexion, l’analyse, la synthèse, et m’a initiée au plus beau des défauts : la curiosité.
Mis à jour le 13 février 2023.
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